Cocorico

4 Le fait d’être parachuté ici à Liège, on sait tous que le wallon de Namur est différent de celui de Liège , ça n’a pas été un frein ? Ça n’a pas été compliqué pour toi ? Au début je dois bien avouer qu’il m’a fallu un moment d’adaptation. Il faut changer son état d’esprit, un peu comme toutes les personnes qui parlent wallon il faut apprendre à accepter que « son » wallon n’est la seule bonne façon de s’exprimer. Très vite j’ai été confronté à des textes en wallon de Liège et c’est vrai que passer par l’écrit avant l’oral c’est plus simple. On a la forme écrite sous les yeux, c’est plus facile de faire les liens avec les autres wallons puisqu’ils se ressemblent malgré tout. Donc, oui, au début ça été un peu compliqué mais au fur et à mesure j’ai pratiqué le wallon de Liège et j’ai eu plus d’affinités avec lui. Aujourd’hui c’est compliqué pour moi car le wallon que mes grands-parents m’ont légué, ils me l’ont transmis dans une forme imparfaite, ce n’est pas ma langue maternelle donc, il y a plein de choses que je ne connais pas en wallon et je comble avec celui de Liège. Donc, je parle un wallon qui est un mix du wallon de Ciney (Namur) et le wallon de Liège. Moi je pense que la compréhension « inter-wallons » est possible. Le wallon de Charleroi et de Liège sont les deux extrêmes pourtant on peut malgrt tous se comprendre. Donc non, pas trop de difficultés de s’adapter. Est-il selon toi à l’heure actuelle, indispensable d’enseigner encore le wallon ? La question de l’enseignement du wallon est complexe, surtout dans le contexte actuel où les instituteurs doivent développer de nombreuses compétences, allant des connaissances numériques aux langues, en passant par les mathématiques. Bien que l’ajout du wallon à ce large éventail de compétences puisse sembler excessif, enseigner cette langue est crucial pour sa survie et son épanouissement. Le wallon est en déclin depuis 150 ans et sa transmission au sein des familles est de plus en plus rare. L’école devient donc le principal vecteur de cette transmission, permettant de préserver la langue et la culture wallonnes. Il ne s’agit pas seulement de faire parler le wallon comme le français, mais de stoper son déclin et de maintenir son existence sur le long terme. En tant que nouveau Président du CRIWE (Centre de Recherche et d’Information du Wallon à l’Ecole) comment entrevois- tu tes nouvelles fonctions ? C’est une fonction qui fait partie d’un projet finalement. C’est vrai que le CRIWE est lié à mon métier malgré tout de professeur de wallon puisque un des objectifs principales du CRIWE est d’accompagner les enseignants dans l’apprentissage du wallon. Donc il y a un lien très important entre la HEL (Haute Ecole de la Ville de

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