Cocorico

17 Franz Dewandelaer Nous n’avons pas encore eu l’occasion d’évoquer, danscette rubrique, l’attachante figure de Franz Dewandelaer, « le » poète nivellois. Pourquoi « le» poète ? Parce qu’aucun, mieux que lui, n’a su évoquer l’atmosphère de cette ville, et les caractéristiques de ses habitants. Et pourtant, Nivelles ne manque pas de bons auteurs wallons, à commencer par Willy Chaufoureau, qui fut longtemps le directeur de la troupe de théâtre wallon « Les XIII ».. De plus, Franz Dewandelaer, n’hésitons pas à le dire, est l’un de nos meilleurs poètes wallons. S’il ne fut pas, de son vivant, membre de la Société de Langue et Linguistique wallonne, c’est bien parce que son franc-parler, et l’âpre critique sociale qui marque ses écrits, le rendaient difficilement « académisable ». Mais avec le temps, cet « oubli » n’a pas manqué d’être réparé, et, en 2003, la SLLW a publié une brochure importante, due à Yvan Dewandelaer, fils du poète, Emile Gilliard, Emile Lempereur et JeanMarie Pierret. Cette brochure nous a été transmise par Jean-Jacques Chapelle, qui a longtemps assuré les cours de wallon à Nivelles. (Pour les non-initiés : les Nivellois sont des Aclots, et le wallon de Nivelles, c’est l’aclot.) Le décès récent d’Emile Gilliard rend d’autant plus actuelle cette brochure, dans laquelle il a vraiment exprimé, me semble-t-il, sa pensée profonde, ou du moins l’un des éléments importants de cette pensée : son attachement au petit peuple, paysan et ouvrier, tel qu’il l’a connu en son village de Moustier, dans la Basse-Sambre, les aléas de sa vie quotidienne, le souci des plus pauvres, des infirmes, et ce que nous pourrions appeler « la simplicité de la vie ». Ce sont là des préoccupations constantes également présentes chez Dewandelaer, Voici, tirés de l’article que lui a consacré son fils Ivan dans cette brochure, quelques faits marquants de la vie de Franz Dewandelaer : Il est né en 1909, dans une famille modeste. Son grand-père, ouvrier dans une miroiterie, ne parlait que le wallon, tout en sachant écrire en français. Son père, Louis, était facteur. Franz était passionné de lecture, et se mit à écrire très tôt, en français comme en wallon. A 17 ans, il a déjà composé de nombreux poèmes, en français et en wallon. En 1927, une première revue, en français. jours de notre lyrisme, de Rutebeuf et de Villon. Et cette poésie, dans sa simplicité, dans sa nudité peut-être est-ce cela, ce souffle d’air échappé par la porte du hasard. Le monde sans fin de l’amour, en ces vers brefs et nécessaires, qui s’avancent à clochepied, sur les sentiers du quotidien.)

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