19 ta petite Hagar / dans ses griffes ! // Lâche que tu es, / sans cœur/ et sans un centime / de courage ! // Et dire que c’est toi que le Seigneur a choisi / pour être du pain bénit / pour les étrangers / et tous les petits qu’on écrase ! Tout cela amène à ramener au plus près de nous les textes qui nous marquaient le plus souvent par un certain orientalisme, et le souffle du désert… Mais le récit s’arrête avant la scène capitale, le sacrifice d’Isaac, sans doute le plus éloigné de notre temps…On peut apprécier,aimer même, la prudence, la patiente lenteur de l’auteur… A l’origine, un atelier d’André Wénin, professeur à l’UCL, de 1998 à 2004, d‘où « une lecture narrative, attentive au texte ». Et Joseph Dewez avoue, tout uniment : « Je me suis surpris à m’adresser directement à Abram (son premier prénom avant qu’il ne s’entende rebaptiser Abraham) » Il nous dit encore : « Ecrire à Abraham au rythme de ses avancées et de ses reculs, de ses doutes et de son indécrottable espérance en un « dieu » qui se définit comme celui qui lui dit : « Ça suffit ! »a été pour moi aussi, du moins je l’espère, un voyage intérieur de lente (et pas terminée !) libération de réflexes patriarcaux. Et c’est cela que je voudrais partager. Mission accomplie…et ceux mêmes qui ne partagent pas la même foi ne pourront rester insensibles à la lente maturation d’un texte qui porte en lui, en creux, les grands problèmes et les grandes souffrances de ce temps qui est le nôtre. Et nous ne pouvons que reconnaître avec lui que la langue wallonne se prêtait particulièrement bien à cette sorte d’ « approximation » (je donne à ce terme le sens positif qui était celui de Charles Du Bos dans ses Approximations, marquant bien ainsi qu’il reste là toute une part d’ombre et de mystère. Joseph Bodson
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