3 LIVRES NOUVEAUX EN WALLON Une chronique de Joseph Bodson Emile Gilliard, Su lès spales do novia djoû / Sur les épaules du jour nouveau, poèmes, Fédération Wallonie-Bruxelles,2023. C’est une excellente initiative qu’a eue là la Fédération Wallonie-Bruxelles, de publier un bouquet de poèmes d’Emile Gilliard à l’occasion de la Fureur de lire. D’autant plus que ces textes, extraits des recueils À ipe, Cheuyants côps d’ouy d’Apocalipe, sont de belle qualité, et expriment quelques-uns des thèmes favoris de l’auteur, avec les traits de style qu’il n’a cessé de pratiquer tout au long de sa carrière. Ainsi nous dira-t-il, avec une simplicité et une piété qui ne vont pas sans rappeler et Péguy et Jean Guillaume, deux de ses auteurs les plus proches : On mot / su nosse linwe / on fayé mot / d’amon nosôtes, // come si v’s-âriz / douviè l’uch / dèl maujone / èt mète one jate / sul tauve. // On fayé mot / On fayé mot / riv’nu di d’lon / po nos r’conèche. Un mot sur notre langue, un mot banal de chez nous. / Comme si vous aviez ouvert la porte de la maison et déposé un bol sur la table / Un mot banal, revenu de loin pour renouer connaissance. Nous retrouvons là, en ces quelques vers brefs, la porte ouverte, le bol sur la table : nous y retrouvons l’essentiel de notre auteur : la simplicité, la modestie, le culte de la reconnaissance dans le respect de la tradition. Avec, dans le dernier de ces textes, une belle évocation de l’aurore, tout empreinte encore de la paix nocturne, et l’élan vers une belle journée. Oui, malgré tout, le soleil est revenu… Joseph Bodson
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