Cocorico

8 Bernard Baumans, A magn à l’ours, Micromania, 2023, 145 p., El Môjo dès Walons, boulevard Roullier, 1, 6000 Charleroi. Il s’agit en fait d’adaptations en picard borain de chansons de Georges Brassens. Il m’est arrivé souvent de lire en des revues wallonnes, surtout de Liège, des traductions/adaptations du même Brassens. Bien plus nombreuses que celles d’autres chanteurs. Et il est vrai aussi que même à la radio, Brassens résiste mieux à l’usure que la plupart de ses contemporains. Pourquoi ? Sans doute par sa simplicité, une sorte de rudesse, de refus de la publicité, le sens aussi de l’amitié, d’une certaine chaleur humaine qui ne triomphe pas toujours dans les studios. Ses rapports avec ses musiciens, avec son public émeuvent en nous une fraternité dont notre monde d’aujourd’hui paye durement l’absence. C’est à cette source que Bernard Baumann a abondamment puisé, et je dois dire que la réussite est totale. Au point que j’ai envie d’aller faire un tour, un prochain lundi, au marché de Quaregnon, ou au marais de Cuesmes – on ne sait jamais – pour y retrouver ne serait-ce que l’ombre de Brassens. Bien sûr, des puristes s’en prendront à LIVRES NOUVEAUX EN WALLON Une chronique de Joseph Bodson sa grossièreté, à son machisme pour le renvoyer dans les latrines populaires. Mais sa grossièreté est celle de Villon et de Rutebeuf, celle de Rabelais et de Clément Marot, et ce n’est pas sa faute si le français est devenu langue académique. Il y a dans les Sabots d’Hélène, dans l’Auvergnat, dans les Bancs publics, une gentillesse, une pudeur que l’on chercherait en vain chez Montherlant et même chez Claudel. Après tout, honni soit qui mal y pense…

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