Cocorico

10 Après le Luxembourg, continuons notre tour des provinces avec le Brabant, « li Roman Payis », terre de mes grandsparents maternels, des « Brèbonîs » (ou « Brabançons »). Penchons-nous sur les groupements et les manifestations qui portent un nom dans la langue d’origine. (Rappelons que les dénominations reprises sont écrites en wallon avec les corrections orthographiques qui s’imposent. Les localités sont mentionnées dans la langue originelle la première fois qu’elles sont citées. La graphie « ë » n’a pas été conservée. Elle représente une variante locale (un allophone) du son (phonème) écrit « i » (prononcé comme le /I/ anglais). Néanmoins, cette lettre est ci-dessous en italique pour ne pas dérouter les personnes habituées à la graphie « ë » … et en souvenir de mes origines ! Le digramme (assemblage de deux lettres) « én » est utilisé localement comme une variante d’« in ». Dans ce cas, « i » sera aussi écrit en italique.) 1 Sur le plan culturel Les études approfondies du professeur Jean-Jacques Gaziaux (Jodoigne / Djodogne) (plus de 2000 pages !), d’Alphonse Massaux (Dion-le-Val / Djonl’-Vau) et de Joseph Coppens (Nivèle / Nivelles) constituent le fer de lance de la connaissance linguistique de la région. La littérature est riche, notamment avec trois auteurs de Nivelles (Nivèle), l’abbé Michel Renard (avec une épopée de « Djan d’ Nivèle » en plus de 2000 rimes) (dont une rue possède le nom), le grand poète Franz Dewandelaer (une plaque commémorative, le nom d’une allée, voire d’un sentier, cette fois à Louvain-la-Leuve (Li Noû-Lovin)) et Georges Willame (un monument a été érigé en sa mémoire). Il faut ajouter des écrivains de talent comme Jacques Desmet (« Maujeni »), Pierre Surkol, … Dans le domaine théâtral, pas moins de 7 troupes ont été relevées, dont 3 avec une dénomination wallonne : « Èl Rwèyâle Nouvèle Gavote » (Nivelles), « Lès Longuès Pènes » (Tourinnes-la-Grosse / Li Grosse Tourine), « Lès Pas Pièrdus » (Loupoigne / Loupougne) et la troupe du « Téyâte walon » (Rebecq / R’bèk). Une revue littéraire, « Li Nwêr Boton », vient de remplacer « Li Sauvèrdia » (le moineau). Que signifie le titre cité en premier ? Au siècle dernier, pour interdire le wallon dans les écoles, sur ordre de l’inspection, les enseignants utilisaient comme torture psychique notamment un bouton (noir, …) remis à un enfant pris à utiliser cette langue. Ensuite, ce dernier s’empressait de le refiler à un condisciple dès que celui-ci commettait le même « crime ». Le dernier de cette série de délations recevait une punition, devait rester en classe après les cours, … A Nivelles, « Rif tout djus » est une revue contenant parfois des textes en wallon et Tchin.ne dès Walons (2) Li Roman Payis

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